Shiva Mâlâ, un bijou, voyage au coeur de la spiritualité indienne.

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SHIVA MÂLÂ

Lord Shiva

 

Shiva signifie en sanskrit « le bon, celui qui porte bonheur » est considéré comme le dieu du yoga et est représenté en tant que yogi qui possède la connaissance universelle, suprême et absolue, voire dans un état « au-delà de la connaissance ». Doté d’un grand pouvoir, il mène une vie de sage sur le mont Kailash.. Shiva est le créateur, le préservateur, le transformateur, le dissimulateur et le révélateur (par la bénédiction).

Enfant Shiva portant des Mâlâ de Rudraksha.

 

Shiva est le dieu de la destruction, de l’illusion et de l’ignorance. Il représente la destruction, mais celle-ci a pour but la création d’un monde nouveau : Shiva transforme, et conduit la manifestation à travers le « courant des formes ». L’emblème de Shiva est le lingam, symbole de la création. Il a les yeux mi-clos, car il les ouvre lors de la création du monde et les ferme pour mettre fin à l’univers et amorcer un nouveau cycle.

Il est représenté avec un troisièùe oeil au milieu du front, symbole d’éternité et de sagesse, et avec un cobra autour du cou, symbole de puissance. Il porte un trident et tient un tambour à boules fouettantes (damaru). De sa chevelure, dans laquelle se trouve un croissant de lune, symbole du cycle du temps, s’écoule le Gange, fleuve sacré de l’hindouisme.

 

Sadhu shivaïte Varanasi India.

 

 

Collier Shakti rouge, collection Mâlâ Shiva.

Graines de Rudraksha rouges, Agates vermillons, Hématites or, terres cuites, pompons framboises, fermoir noir et or, passementeries de Jaipur.

RUDRAKSHA, OU LARMES DE SHIVA

 

« Porté sur le corps, le rudraksha magnifiera un million de fois le fruit d’une action méritoire. » 

Padma Purana.

Graines de Rudraksha noires, blanches et rouges.

 

Possédant des qualités énergétiques très puissantes les graines de l’arbre de rudraksha sont peut être les plus utilisées par les chercheurs spirituels et les yogis dans leur pratique.

Les rudrakshas aident à détruire les négativités, à surmonter les obstacles sur le chemin de l’éveil, à purifier la parole et les actes, et à trouver la paix intérieure. Ces graines favorisent également les capacités de concentration, elles sont beaucoup utilisées par les pratiquants de méditation.

Les écritures disent que les graines de rudraksha doivent être respectées comme des objets sacrés car elles sont emplies de shakti (pouvoir spirituel).

 Shivaïte à Allahabad, Inde.

Les larmes de compassion de Shiva.

« Pendant un millier d’années divines,

j’ai gardé les yeux fermés, puis

des larmes sont tombées de mes yeux.

Ces larmes ont donné naissance

à l’arbre Maharudraksh, sur mes ordres,

pour le bénéfice de tous. »

Shiva Maha Purana

 

Rudra signifie en sanscrit archer et aksha larmes.

Rudra est l’un des noms de Shiva et il réfère à la capacité libératoire des négativités. Rudra tue donc les pensées et tendances négatives qui habitent la personne en faisant appel à son énergie.

Voici l’histoire qui décrit symboliquement ce processus.

Dans les temps anciens les devatas (êtres divins, ou symboliquement nos tendances pures) et les asuras (êtres démoniaques, ou nos tendances négatives) désiraient se procurer amrit, le nectar de l’immortalité. Ayant appris que amrit se trouve au fond de l’océan cosmique (l’océan du mental humain, dans la dimension de la Pure Conscience) ils décident d’associer leurs efforts pour l’extraire.

Pendant Samudra Manthana (le barattage de l’océan, qui représente symboliquement le chemin spirituel où l’être réalise un travail sur soi) un poison mortel hala-hala-kalakuta en est sorti (ce sont les négativités qui remontent en surface pendant le processus de la purification mentale). A ce moment Shiva est apparu sous son aspect compatissant et a bu le poison. Il le retient toute une nuit dans sa gorge qui est devenue bleue. Les larmes ont jailli des yeux de Shiva et les endroits où elles sont tombées ont donné naissance aux arbres de rudraksha. Ce pourquoi les fruits de rudraksha sont bleus.

Barattage de l’océan de lait.

 

Les arbres

Arbres de Rudraksha.

Fruits bleus de Rudraksha.

 

Les arbres de rudraksha (elaeocarpus ganitrus roxb) poussent dans des zones tropicales et sub-tropicales surtout au Népal, dans l’Himalaya de l’Inde, au Sri Lanka, Indonésie, Australie et Hawai. Ils peuvent atteindre entre 15 et 60 mètres. Les rudraksha donnent des fleurs blanches et ensuite des fruits dont la graine est remplie d’une fibre délicate qui les rend facile à creuser et idéales à porter sous forme de perles.

 

Sur chaque graine on peut observer un nombre différent de sillons, ce qui détermine le nombre de faces appelés muktis

Les graines ont entre 1 et 21 muktis.

 

 

On trouve des rudraksha de quatre couleurs différentes : blancs, rouges, dorés et noirs, correspondant symboliquement aux quatre varnas.

Le blanc est la couleur des brâhmanes (prêtres, enseignants et hommes de loi).

Le rouge est la couleur des kshatriya (princes, administrateurs et militaires).

Le jaune est la couleur des vaishya (artisans, commerçants, hommes d’affaires, agriculteurs et bergers).

Le noir est la couleur des sudra (les serviteurs).

Rudraksha, un joyau sacré

 

Sadhu à la Kumbh Mella portant des mâlâ de différentes couleurs.

 

Collier nuptial, Rudraksha noires, or ciselé, pierres précieuses, Rajasthan XVIII e.

 

       

 

Collier nuptial, Rudraksha blanches, argent ciselé, pierres précieuses, Rajasthan XVIII e .

 

Collier nuptial, Rudraksha rouges, or ciselé, pierres précieuses, Rajasthan XVIII e.

 

 

Collier de Chaman Naga, graines de Rudraksha, os et cornes.

Collier Durga Shiva Mâlâ

Rudraksha blanches, dents en agates, cristaux d’Himalaya brut, jade, terre cuite et passementerie indiennes.

 

 

Rudraksha dans le Jyotish

Rahu dans le Jyotish, astrologie védique.

En astronomie Rahu est connu comme la tête du dragon et est aussi le nœud nord de la Lune, le point où l’orbite de la Lune traverse l’écliptique.

 

Les rudrakshas sont utilisés dans le Jyotish (astrologie védique), également appelé Science de la Lumière (jyotir étant lumière) pour éliminer les effets maléfiques des planètes. Les fréquences vibratoires de certaines planètes correspondent à des fréquences de certains rudrakshas (de même manière qu’elles correspondent aussi aux vibrations des pierres). Cela permet d’harmoniser l’impact de telle ou telle vibration (et donc état émotionnel) sur le psychisme de la personne. Cette pratique purifie et ramene en equilibre nos différents domaines de vie et de santé. 

Des rudrakshas peuvent donc remplacer les pierres (en tant que remèdes astrologiques) car les fréquences vibratoires qu’ils produisent sont les mêmes que celles des pierres (respectivement).

LA KUMBHA MELA

 

C’est l’un des plus grands rassemblements religieux au Monde. Tous les 12 ans, c’est l’Inde toute entière qui frémit et qui s’agite pendant près de 2 mois en un prodigieux pèlerinage, celui de la Kumbh-Mela, ou Kumbha-Mela. A chaque fois, ce sont entre 70 et 100 millions de pèlerins qui se pressent dans un gigantesque cortège cérémoniel.

 

 

 Des yogis, des sâdhus, des maîtres connus et des ermites oubliés viennent pour prendre le bain sacré dans les fleuves : Ganges, Yamuna, Godavari et Ksipra et partager leur énergie et puissance spirituelle avec l’humanité.

Le pèlerinage tient son nom de « kumbh », qui signifie en sanskrit cruche, et de « mêla » fête.  La cruche est à la fois un objet sacré utilisé dans les rites quotidiens des yogis, mais également un symbole de fertilité, contenant l’eau sacrée en son ventre. Des millions des chercheurs spirituels viennent se prêter au rituel de l’immersion sacrée « le shavi snan » pour être lavés des péchés pour 88 générations et faire également approcher le jour du salut.

 La dernière fête de Maha Kumbh Mela (« maha » étant en sanskrit grand) s’est tenu en 2013 à Allahabad. Si les Kumbh Mela sont organisés tous les ans d’après les calculs astrologiques, Maha Kumbh Mella a lieu une fois tous les 12 ans.

Shivaïste au bord du Gange.

 

 

Les origines

 

Le texte védique Srimad Bhagavatam raconte le commencement de la tradition de cette fête : le Kumbh Mela tient son origine de la lutte entre deva (dieux) et asura et (démons) pour l’obtention d’un nectar d’immortalité contenu dans une cruche (kumbh). En se disputant le récipient, les divinités firent tomber quelques gouttes de nectar sur Allahabad (ou Prayag), Haridwar, Ujjain et Nasik. Ces quatre villes organisent désormais chaque année à tour de rôles les Kumbh Mela.

 

Les 4 villes de Kumbh Mela

 

Haridwar signifiant « porte de Hari » (Hari étant l’un des noms de Vishnu), dans l’état Uttaranchal Pradesh, c’est là que le Gange surgit de l’Himalaya pour couler dans les plaines.

 

Prayag (autrement Allahabad), ville où Brahma aurait pratiqué un sacrifice rituel. Elle est située à 700 km de Delhi, dans l’Etat de l’Uttar Pradesh, au confluent (Sangam) des trois rivières sacrées: Ganges, Yamuna et Saraswati.

 

Ujjain, dans l’état Madhya Pradesh, au bord du fleuve Kshipra un des affluents les plus occidentaux du Gange, est l’une des sept villes sacrées de l’hindouisme, mentionnée dans les Vedas.

 

Nasik se situe dans l’état de Maharashtra à 180 kilomètres de Mumbai au bord du fleuve sacré  Godavari.

Enfant Shiva

Qu’est ce que s’y passe ?

 

Les dates de chaque fête de Kumbh Mela sont fixées par l’astrologie, le pèlerinage dure généralement un mois et se déploie avec plusieurs bains. La fête est l’occasion de nombreuses célébrations et cérémonies. Cependant, le rituel le plus attendu du Kumbh Mela est l’immersion dans l’eau sacrée. Les rivières sont vénérées à la fois pour ses vertus expiatoires, mais également pour la force et la fertilité qu’elle est censée apporter à ceux qui s’y baignent. 

Des ascètes, appelés sadhu, retirés de la société pour se consacrer à la méditation viennent pour bénir le peuple. Séparés de leur famille et de leurs biens matériels, ils parcourent l’Inde dans le cadre de leur quête spirituelle. On peut souvent voir au Kumbh Mela des sadhu nus, des Naga Babas, qui manifestent leur retrait du monde et leur désexualisation en attachant de lourds poids à leur sexe. Mais la fete sacrée n’appartient à aucune lignée, école, secte ou tradition de yoga en particulier. Tous ceux qui viennent voient l’eau comme la manifestation du Divin et s’unissent avec cette énergie pure et puissante à travers des différentes pratiques.

 

Les dévots parcourent les camps de toiles où logent les sâdhu, recevant des bénédictions et faisant en retour des offrandes. La Kumbh Mela est également le moment de l’initiation de milliers de sâdhu novices qui entament ainsi leur vie d’ascètes. De même, c’est l’occasion pour des sâdhus confirmés de recevoir une promotion dans leur ordre ou de faire le vœu de suivre une nouvelle ascèse.

La prochaine Kumbh Mela aura lieu à Haridwar (Uttarakhand) en 2022.

 Kumbh Mela, sur les rives du fleuve sacré

« Kumbh Mela, sur les rives du fleuve sacré » est un documentaire franco-indien de Pan Nalin. Tout commence par une quête, alors formulée par son père qui souhaitait que Pan lui ramène une bouteille remplie de l’eau du Gange, receuillie lors de la Kumbh Mela. C’est ainsi qu’il s’est immergée complètement dans cette foule immense, pour suivre quelques individus devenus les personnages de son film.

« Il y a dans la Kumbh Mela une dimension qui échappera toujours à un regard occidental. Imaginez, au confluent de trois cours d’eau sacrés, dont le Gange, plusieurs dizaines de millions de pélerins venus de toute l’Inde prendre un bain rituel et s’installant là pour plusieurs semaines. Cela dure cinquante-cinq jours et se reproduit tous les douze ans. Pour qui tomberait dans ce capharnaüm sans être prévenu, le spectacle tient de l’enfer et du cauchemar. Pour qui s’intéresse à l’hindouisme, ce moment est une sorte d’immense orgasme spirituel collectif. »

« Kumbh Mela, sur les rives du fleuve sacré »
Film franco-Indien de Pan Nalin
1h55